Le SCoT du Pays de Fougères accueille régulièrement des stagiaires et alternants qui viennent enrichir leurs parcours universitaires tout en participant activement à la réflexion sur l’aménagement du territoire. Nous avons rencontré trois d’entre eux pour découvrir leurs parcours, leurs projets et leur expérience au sein de notre structure.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Adèle, je réalise un stage de 4 mois au Pôle Observatoire & Dynamiques Territoriales sur « Le calcul du potentiel de renaturation du Pays de Fougères » avec un focus sur la continuité écologique dans le cadre du ZAN. Actuellement je suis en césure à l’École Urbaine de Sciences Po Paris, où je suis le programme « Gouvernance de la transition écologique dans les villes ».
Je m’appelle Lucas JOLY. Je réalise actuellement un stage de 5 mois intitulé, «Analyse de la capacité de densification urbaine sur le territoire du SCoT du Pays de Fougères ». Ce stage s’inscrit dans le cadre de ma deuxième année de Master « Aménagement et Collectivité Territoriale (ACT) » à l’Université Rennes 2. Je travaille au sein du pôle Observatoire & Dynamiques Territoriales, avec pour objectif de contribuer à la stratégie foncière du SCOT, en lien avec la démarche ZAN (Zéro Artificialisation Nette).
Je m’appelle Jeanne, j’ai 23 ans et depuis le 2 septembre 2023, je suis apprentie chargée de missions en prospective et aménagement au sein du pôle planification, dans le cadre de mon Master 2 ADURA (Aménagement Durable, Urbanisme Rénové et Assistance à Maîtrise d’Ouvrage) à l’Université de Caen Normandie. Mon alternance, d’une durée de 13 mois, a pris fin en septembre 2024
Comment êtes-vous arrivé. es au SCOT du Pays de Fougères ?
Le Pays de Fougères, je le connais assez bien. J’ai grandi ici. Pendant ma licence à Sciences Po, qui était axé sur les sciences sociales, je me questionnais sur mon avenir. C’est alors qu’un ami m’a parlé de son stage en urbanisme à Fougères et m’a mise en contact avec une élue locale ainsi que le directeur de la structure David SORO. J’ai alors effectué une première expérience d’observation de deux semaines en juin 2022 au cours de laquelle je travaillais sur le thème de « l’habitat léger en Bretagne ». Cette expérience m’a donnée envie de revenir dans cette structure sur un autre sujet. Après avoir échangé avec l’équipe de l’Observatoire et exprimé mon souhait de faire une année de césure, ils m’ont proposé un thème pour ce stage.
J’ai découvert l’offre de stage via la plateforme de mon université (Rennes 2) qui diffuse régulièrement des propositions de stages. Après un entretien avec Pierre ROUSSEAU et Chloé MUGLER, j’ai choisi de venir au Syndicat Mixte car le sujet proposé m’a particulièrement intéressé. J’étais déjà familier avec la stratégie des SCOT, mais j’ai pu découvrir ici sa mise en pratique. C’est très enrichissant de se confronter à la politique territoriale, qui ne se limite pas qu’à des aspects purement réglementaires. Par exemple, le SCOT concerne deux EPCI et 43 communes, qui travaillent toutes ensemble à leurs échelles respectives, ce qui est vraiment intéressant à observer. À la fin de ce stage, je dois rédiger un mémoire, ainsi qu’un rapport technique qui sera transmis aux différents acteurs concernés.
Mon arrivée au SCOT s’est faite de manière assez atypique. En février 2023, j’ai publié un post sur LinkedIn dans lequel je présentais mon souhait de faire une alternance dans la fonction publique, avec un profil orienté vers la planification et l’urbanisme réglementaire. J’y avais joint mon CV et quelques jours plus tard, j’ai été contactée par David Soro, directeur du SCOT. Après plusieurs entretiens, j’ai d’abord effectué un stage facultatif de 7 semaines durant mon Master 1, avant de poursuivre en alternance. Je connaissais déjà le SCOT en tant que document, mais je n’avais pas conscience de toute la complexité que cela implique, comme la gouvernance des élus et les nombreuses missions liées à la révision d’un SCOT.
Quel est votre rôle au sein du SCOT et quelles sont vos missions principales ?
En tant que stagiaire, je participe à l’élaboration de la stratégie foncière et écologique dans le cadre de la révision du SCOT. Mon travail porte notamment sur l’identification des zones à renaturer. Dans cette approche la renaturation consiste à identifier ces espaces pour retrouver leurs fonctionnalité naturelles agricoles et forestières. Cela a un intérêt pour la biodiversité, la santé des sols etc. Ce processus s’inscrit également dans le cadre réglementaire du ZAN (Zéro Artificialisation Nette). J’aime bien dire que la renaturation, dans ce sens, est le « nette » du ZAN ; c’est ce qui créé la balance avec les espaces consommés sur un territoire donné. Mon travail consiste à essayer de trouver, sur l’ensemble du territoire du Pays de Fougères, des zones idéales à renaturer.
Mon rôle est d’analyser le potentiel de densification urbaine sur le territoire. L’inventaire des terrains vacants a été réalisé à partir du MOS (Mode d’Occupation des Sols de la Région Bretagne), et à partir de cet inventaire, j’ai élaboré un système de scoring pour hiérarchiser les parcelles selon leur intérêt pour y créer divers aménagements. L’objectif est de limiter la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers (ENAF) en identifiant les zones où il est possible de construire sans utiliser sur des espaces consommés du MOS.
Mes missions sont principalement axées sur la révision du SCOT, qui a repris en septembre 2023, à mon arrivée, mais elles vont bien au-delà. La révision du SCOT inclut notamment l’organisation d’ateliers thématiques pour l’élaboration du Projet d’Aménagement Stratégique (PAS), qui correspond au projet politique. Je travaille également sur la mise en œuvre des modalités de concertation, que ce soit avec les partenaires institutionnels mais aussi avec les habitants. Par exemple, à la fin de mon alternance, le SCoT était présent à la Foire Exposition de Fougères, afin notamment de concerter avec les habitants et de connaitre leur avis sur l’avenir du territoire. En parallèle, je suis les démarches des partenaires, notamment la CRG ZAN (Conférence Régionale de Gouvernance du ZAN) et je suis également démarches d’élaboration et de révision des documents d’urbanisme communaux et intercommunaux (PLUi, PLU, cartes communales). Enfin, je prépare et rédige les avis du SCOT sur les documents de planification, comme le SRADDET, en tenant compte des retours des élus du SCOT. Cette année d’alternance est particulièrement dédiée à l’élaboration du PAS.
Qu’aimeriez-vous partager sur cette expérience ?
Je suis très heureuse de pouvoir évoluer dans cet environnement, ça me permet, après des études théoriques, d’être dans le concret et ça me fait du bien ! J’apprends énormément de choses, j’identifie mieux les échelons de la planification et de l’aménagement du territoire (PLU(i), SRADDET…), j’ai découvert et je travaille avec l’outil QGIS (système d’information géographique), qui est une réelle plus-value pour la suite de mon parcours en termes de compétence technique, je fais la rencontre de différents élus, d’acteurs locaux… c’est passionnant. Le cadre de travail est pour moi incroyable, je travaille avec de formidables collègues !
J’apprécie beaucoup le cadre de travail, les locaux et mes collègues sont vraiment accueillants, gentils, l’ambiance est très agréable. Les conditions de travail sont adaptées, notamment avec la possibilité de télétravailler, et nous sommes en open space, ce qui favorise les échanges. Travailler ici me permet de passer à des projets concrets, ce qui est très motivant pour moi et diffère des études, qui sont plus théoriques, notamment grâce à l’utilisation de logiciels comme QGIS, qui m’a permis de me perfectionner dans son utilisation. Découvrir la réalité du territoire est également très enrichissant, étant donné que je n’y ai pas grandi. C’est intéressant d’observer la collaboration entre les SCOT, les élus, et les services de l’État et des collectivités. Être confronté au monde professionnel et savoir que mon travail sera utilisé, me donne une véritable plus pour la recherche d’emploi.
Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est d’accompagner les élus dans leur projet de territoire. Sur le Pays de Fougères, ils sont très impliqués, suivent de près les démarches et participent activement aux réunions. Cela m’a permis de développer des compétences relationnelles, notamment en animation de réunions et de mieux comprendre le rôle des élus. J’ai aussi découvert la diversité des thématiques abordées lors de la révision d’un SCOT, qu’il s’agisse du foncier, de la biodiversité, de l’habitat, de la mobilité, ou encore de sujets plus spécifiques comme la gestion de la ressource en eau. Le SCOT, en tant que document de planification, est un document qui nous permet de toucher à un grand nombre de domaines, ce qui rend l’expérience vraiment passionnante. Ce qui me plaît aussi, c’est que, même à notre échelle, nous travaillons en lien avec une ingénierie plus vaste, avec les autres structures du Pays de Fougères. Le fait que nous soyons une petite structure, mais avec une ingénierie bien développée (observatoire, droits du sol, communication, gestion de projets…), nous permet de travailler en transversalité, ce qui enrichit encore plus notre travail.